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Visiting Scholars : «Être curieux avant tout !»

Mise à jour le :

Renaud Joannes-Boyau, enseignant-chercheur à l’université Southern Cross en Australie, est internationalement reconnu pour ses compétences en géoarchéologie et en archéométrie appliquées à l’évolution humaine. Grâce au programme Visiting Scholars, il a pu effectuer une mobilité de 4 mois au sein du laboratoire PACEA (De la Préhistoire à l’Actuel : culture, environnement et anthropologie), encadrée par les chercheurs Bruno Maureille et Clément Zanolli. Il témoigne.

Photo : © Renaud Joannes-Boyau
© Renaud Joannes-Boyau

En quoi consiste votre métier et que faites-vous à PACEA ? 

J’utilise les méthodes physico-chimiques pour faire la datation des fossiles humains. Quand on trouve des fossiles, il est très important de les placer dans un contexte chronologique. On connaît bien la datation au carbone 14, mais dans mes recherches j’utilise un autre élément chimique, l’uranium. Il se dégrade naturellement en un autre élément et, en mesurant le ratio entre ces deux éléments, on peut en extrapoler l’âge. Je combine cette méthode avec la RPE (résonance paramagnétique électronique) qui permet de mesurer la quantité de la radiation absorbée par un fossile. Le voyage fait partie intégrale de mes recherches : je me rends sur les sites de fouilles pour discuter des découvertes, effectuer des prélèvements dans le but de mesurer la dosimétrie environnementale (niveau de radiation naturellement présente) et accompagner les fossiles jusqu’à mon laboratoire, car des restes humains ne peuvent pas voyager seuls.  

J’ai des attaches naturelles avec Bordeaux car j’ai fait mes études jusqu’à la thèse ici, puis mon doctorat en Australie. Notre collaboration avec PACEA a commencé il y a sept ans. Nous avons des compétences complémentaires et une vraie possibilité de synergie. Les équipes de recherche locales possèdent de solides compétences en paléoanthropologie, notamment en anthropologie dentaire et en taxonomie. Il est primordial pour notre travail de savoir de quelles espèces exactement il s’agit en plus du contexte chronologique. 

Comment s’est déroulée votre mobilité ? 

Très bien. J’ai rencontré beaucoup de confrères à PACEA, ainsi que dans d’autres unités de recherche. Nous avons planté des graines de projets collaboratifs pour les années à venir. Je vais amener des restes humains avec moi en Australie et nous prévoyons de faire de multiples publications conjointes.

L’un de mes objectifs ici était de mettre en place des cotutelles entre nos établissements respectifs, car il y a une vraie possibilité de synergie. Étant directeur des écoles doctorales des sciences et de l’ingénierie dans mon établissement, j’essaye de m’impliquer dans l’émergence de la nouvelle génération de chercheurs. Dans mon laboratoire, nous étions parmi les pionniers de la mise en place des cartographies chimiques des fossiles humains et nous en avons acquis une expertise assez unique. J’aimerais transmettre notre savoir-faire à d’autres chercheurs et aux générations futures. La cotutelle serait une opportunité idéale pour un transfert de savoir réciproque. 

Durant mon séjour, j’ai dispensé 10 cours/séminaires à destination des étudiants. Une grande partie du dernier séminaire a été dédiée à l’explication du schéma de cotutelle avec mon établissement. J’espère que cela portera ses fruits. J'ai également proposé une conférence publique « Voyage à travers les temps préhistoriques » le 27 juin pour présenter mes recherches sur les cinq dernières années. 

Que recommanderiez-vous aux futurs lauréats du programme ?

De venir avec un agenda bien rempli et de se dire que c’est le minimum à atteindre. D’être curieux, de participer aux séminaires des autres chercheurs, d’aller voir d’autres laboratoires. Toute la valeur ajoutée d’une mobilité est là ! 
 

Le programme Visiting Scholars : professeurs et chercheurs invités

Objectifs : structurer des relations internationales pérennes en recherche et/ou en formation entre l’université de Bordeaux et des institutions à l’étranger ; permettre aux laboratoires et aux départements de recherche, ainsi qu’aux doctorants et aux étudiants de l’université, de bénéficier de la présence d’universitaires ayant une carrière internationale reconnue et/ou une grande expertise. 

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