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Mise à jour le : 17/12/2024
Chercheur en imagerie cardiaque à l’Institut de rythmologie et de modélisation cardiaque (IHU Liryc), et professeur junior à l’université de Bordeaux, Aurélien Bustin est aussi lauréat d’un prestigieux programme européen pour un projet innovant visant à façonner l’imagerie cardiovasculaire de demain. Un parcours remarquable et un engagement exemplaire au service de l’amélioration de la prise en charge des patients.
« Il y a, à Bordeaux, un rassemblement d’expertises exceptionnel, je suis heureux et chanceux de travailler dans un environnement aussi stimulant » déclare enthousiaste Aurélien Bustin, 35 printemps au compteur. Arrivé en terre girondine en janvier 2020 en provenance de Londres, le jeune chercheur en imagerie cardiaque est aujourd’hui plus que jamais à sa place à l’Institut Hospitalo Universitaire Liryc, « un endroit unique au monde » au sein duquel il a créé l’équipe de recherche SMHEART dans le but de construire l’imagerie cardio vasculaire de demain. Vaste mission.
Originaire d’Orléans et féru de mathématiques depuis son plus jeune âge, Aurélien Bustin obtient une licence de mathématiques appliquées à l’université d’Orléans puis s’envole pour les Etats-unis afin d’intégrer un master au sein de la prestigieuse University California Los Angeles où exerce de non moins remarquables enseignants-chercheurs spécialisés dans les mathématiques appliquées à l’imagerie, une discipline à laquelle il souhaite se former. Un « california dream » studieux et inspirant au cœur de ce campus mythique. « J’ai travaillé toute l’année d’arrache-pied sur le traitement de données médicales. J’ai consacré mes recherches au « débruitage » des images afin d’en améliorer la qualité et la lecture par les professionnels de santé. Ces travaux ont fait l’objet d’une publication scientifique, grâce à laquelle j’ai pu poursuivre mon cursus en thèse » raconte Aurélien Bustin. C’est à l’Université technique de Munich en Allemagne que le jeune homme s’installe alors pour trois ans, après avoir été recruté pour un doctorat dans le cadre d'un projet Marie Curie en collaboration avec l’entreprise General Electric. Il se spécialise alors dans l’imagerie cardiaque, un domaine complexe.
Les maladies cardiaques sont le premier facteur de mortalité dans le monde. Elles concernent plus de 60 millions d’européens et sont responsables de près de 15 0000 morts par an en France. L'avancée de la recherche dans ce domaine est donc essentielle.
« Au cours d’une IRM (imagerie par résonance magnétique), il est généralement demandé aux patients d’effectuer 60 apnées de 15 secondes chacune, ce qui est long et pénible, d’autant que la respiration et les battements du cœur dégradent les images. Mon objectif était de trouver une technique efficace permettant de supprimer les apnées pour gagner en qualité et améliorer le diagnostic » explique le chercheur. Trois ans plus tard et quelques pistes de solutions en poche, c’est au fonctionnement de la machine en elle-même que souhaite s’attaquer Aurélien Bustin. Pour cela, il faut toucher à la physique, et c’est au King’s College de Londres en Angleterre que cela se passe.
Un post doc passionnant au cours duquel il découvre comment développer des séquences d’IRM, compétence qui vient enrichir et compléter son parcours déjà pluridisciplinaire. Un profil pointu bien spécifique qui n’a pas échappé à Pierre Jaïs, professeur de cardiologie, électrophysiologie et stimulation cardiaque à l’université de Bordeaux, également directeur général de l’IUH Liryc à Bordeaux. « J’étais heureux à Londres mais je ne pouvais pas refuser de rejoindre Liryc, institut unique en son genre et mondialement connu. Pierre Jaïs me proposait de monter une équipe de recherche multidisciplinaire dans le but d’inventer l’IRM cardiovasculaire de demain, puissante, confortable et complètement automatisée grâce à laquelle la prise en charge des maladies cardiaques pourrait être nettement améliorée. Un objectif que je poursuivais déjà tout au long de ces années à l’étranger » raconte Aurélien Bustin. Il pose alors ses valises à Bordeaux, structure son projet et son équipe de recherche.
Ce travail lui permet tout d’abord d’obtenir une Chaire de professeur junior, sésame vers l’enseignement, le recrutement et la supervision des doctorants, la diffusion plus large de ses travaux de recherche mais également l’obtention d’un financement d’environ 200.000 euros. Également lauréat de la fameuse bourse « Starting Grant » du Conseil européen de la recherche en novembre 2022, Aurélien Bustin reçoit un financement de 1,5 million d’euros pour le projet SMHEART qui ambitionne de repousser les limites de l’IRM cardiaque. Ainsi est née une équipe pluridisciplinaire, composée aujourd’hui de dix personnes réunies pour modifier la machine, reconstruire les images et faire en sorte que le plus de patients possible puissent bénéficier de ces avancées. « L’IRM cardiaque permet d’évaluer diverses atteintes du cœur et notamment les cicatrices présentes sur cet organe suite, par exemple, à un infarctus. Après des mois de développement en utilisant des outils mathématiques, physiques et informatiques, nous avons mis au point une technologie permettant de collecter des images IRM du cœur en couleurs ! Elle améliore la détection des cardiopathies, permet de mieux en identifier la cause et précise les traitements à instaurer pour en prévenir les complications. Cette technologie est passée en routine clinique dans le service d'imagerie du CHU de Bordeaux. Nous sommes le seul service dans le monde à l'utiliser » explique Aurélien Bustin qui ne cache pas sa fierté de contribuer à ces progrès.
Améliorer la performance en matière de diagnostic en veillant au bien-être des patients anime Aurélien Bustin au quotidien. Profondément humain, il est attentif à toutes les étapes du processus et à tous ceux qui sont impliqués dans la production, la collecte et l’utilisation de ces images qui « voyagent » jusqu’au cardiologue. « Dans cette aventure, chaque personne, chaque compétence, chaque expertise compte. C’est un travail d’équipe. Nous sommes très soudés et très heureux d’être ensemble au service d’une même cause : proposer un traitement aux patients souffrant de maladies cardiovasculaires » affirme-t-il avec conviction. Depuis bientôt deux ans, Aurélien Bustin enseigne aussi l’imagerie cardiaque à de jeunes radiologues à l’université de Bordeaux. Ultra passionné par son métier et stimulé par cet acte de partage et de transmission, il ne rate par ailleurs aucune occasion de faire de la médiation auprès du grand public. Ce jeune enseignant-chercheur met décidément tout son cœur à l’ouvrage.
Je recommande au monde entier de venir à Bordeaux mais je conseille surtout aux jeunes de voyager, cela ouvre l’esprit et permet de booster leur carrière.
L'Institut de RYthmologie et de modélisation Cardiaque (LIRYC) a été fondé en 2012, autour d'équipes pluridisciplinaires, afin de faire avancer la recherche et donner naissance à des avancées médicales majeures pour mieux soigner les patients atteints de maladies du rythme cardiaque. Les équipes de l'IHU Liryc concentrent leurs efforts de recherche, d'innovation et d'enseignement sur l'amélioration de la prise en charge de la fibrillation auriculaire, de la mort subite et de l'insuffisance cardiaque. Cela passe par de la recherche fondamentale et de l'imagerie de pointe, pour identifier de nouveaux mécanismes, de nouvelles cibles, permettant d'analyser et de mieux traiter, par exemple avec des procédures d'ablation plus sûres, plus rapides et plus efficientes.
Liryc, ce sont plus de 150 chercheurs, ingénieurs et médecins de plus de 20 nationalités différentes, soutenus par ses fondateurs - l'Université de Bordeaux, le CHU de Bordeaux, INRIA, la Région Nouvelle-Aquitaine - et l'ensemble des partenaires industriels et académiques dans les missions de recherche, d'innovation, de soins, et de formation. Décloisonner la recherche pour la mettre directement au service du patient, en s'appuyant sur un environnement technologique et humain unique, fait partie de l'ADN de l'institut.
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