«Mon souhait serait de rester à l’université de Bordeaux»

« J’ai trouvé ma voie très tôt. Dès la fin du collège j’ai su que je voulais être psychomotricienne, un métier à la fois humain et scientifique, alliant le corps et l’esprit, ce qui correspondait parfaitement à mes aspirations » se souvient Aurélie Dollé. Bien des années plus tard, un accident du travail rend la pratique de son travail impossible, la jeune femme doit rebondir.
Son cheminement l’amène jusqu’à ce poste d’assistante chargée de développement RH handicap et innovation sociétale en alternance au sein de la DASIS à l’université de Bordeaux. « Je considère mon parcours comme une évolution plutôt qu’une reconversion. Cet accident a changé ma perspective sur la vie. J’ai dû retrouver un nouvel élan pour me lancer et poursuivre ma trajectoire. J’ai mis la chance sur mon chemin, j’ai tiré sur les bonnes ficelles, j’ai été bien accompagnée, j’ai rencontré les bonnes personnes dont Nathalie Constant, correspondante handicap grâce à laquelle je suis ici aujourd’hui et j’en suis très heureuse » affirme Aurélie Dollé.

Après ses études à la Salpêtrière à Paris, Aurélie Dollé se spécialise en pédopsychiatrie et travaille pendant 10 ans au service d’enfants souffrant de troubles du développement et des apprentissages. La naissance de son premier bébé en 2010 sonne l’heure du changement et l’envie de vivre en province.
Bordeaux sera le port d’attache de sa famille. Après avoir été adjointe de direction dans une crèche, elle travaille au sein du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Charles Perrens pendant 4 ans.
Elle intègre ensuite l’Aide sociale à l’enfance, un service du Département en faveur des familles ayant des difficultés éducatives ou matérielles. « J’étais en charge de la formation et de l’information sur le développement psychomoteur de l’enfant, de soins auprès des plus fragiles et de la coordination des soins psychomoteurs en externe. En 2019, j’ai été victime d’un accident du travail entrainant des séquelles physiques avec une intervention chirurgicale » raconte-t-elle. S’ensuit un arrêt maladie et une longue période de rééducation au cours de laquelle Aurélie Dollé fait un bilan de compétences, demande une Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et réfléchit comment elle pourrait se réinventer. « Je ne pouvais plus exercer mon métier comme avant ; je suis une sportive et une battante et je voulais poursuivre ma route en continuant à accompagner les personnes. Le domaine des ressources humaines était une piste intéressante mais il fallait me former. Je me suis lancée dans une Licence Pro « Métiers de la gestion des ressources humaines » à l’IUT de l’université de Bordeaux et j’ai adoré ça ! » explique-t-elle.

À la suite de son stage au sein d'une entreprise de l’aéronautique - « un sacré challenge, hyper formateur » -, Aurélie Dollé veut aller plus loin et intégrer un master en alternance. Elle prend un congé formation et se fait accompagner par l’association Cap Emploi qui lui suggère, compte tenu de son profil, de trouver une mission en lien avec le handicap.
« L’université de Bordeaux m’avait laissé un excellent souvenir. En cherchant des infos sur le site internet, je suis tombée sur une vidéo de Nathalie Constant. Je l’ai appelée pour lui exposer mon cas et mon projet. Enthousiaste, elle accepte, sous réserve que je trouve une formation en apprentissage. Je rentre alors à l’ESG en master de management RH, option inclusion avec un contrat d’apprentissage pour deux ans. Une semaine à l’école, deux semaines à l’université de Bordeaux. »

Un environnement de travail sur mesure

C’est ainsi qu’à 45 ans, Aurélie Dollé, mère de deux ados, se retrouve étudiante en alternance. Un choix en phase avec sa vie d’aujourd’hui. « J’ai été tellement bien accueillie au sein de la DASIS. Mon poste de travail est adapté à ma condition physique, j’ai la possibilité de télétravailler, d’aménager mes horaires, cela me facilite le quotidien pour allier études, vie pro, vie perso et soins » se réjouit-elle. Quant à ses missions, elles correspondent également à ses attentes : « J’ai contribué à la déclinaison du projet expérimental « université active » sur la lutte contre la sédentarité, action qui collait bien avec mon passé de psychomotricienne ; je m’occupe aussi du pilotage du réseau des ambassadeurs et ambassadrices handicap et de la gestion des projets tels que l’organisation d’évènements de sensibilisation au handicap, comme le Duo Day. Je travaille également en soutien sur les engagements pris dans le schéma directeur handicap, dans la convention FIPHFP et dans l’appui de rédaction des procédures spécifiques liées au handicap. J’assure le suivi du télétravail pour raison de santé et l’analyse des données en rapport avec le handicap » explique-t-elle.

Aurélie Dollé a trouvé son chemin, qu’elle poursuivra au service du handicap et de l’innovation sociétale.