«Gérer des relations humaines est dans mon ADN»

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Alexandra Rodrigues est cheffe du bureau des recrutements et mobilités des personnels administratifs au sein de la Direction des ressources humaines à l’université de Bordeaux. Une fonction en adéquation parfaite avec les compétences acquises tout au long de son parcours.

Photo : Alexandra Rodrigues ©Gautier Dufau
Alexandra Rodrigues ©Gautier Dufau

« Le recrutement n’est pas une science exacte. Cela nécessite d’avoir une sorte de sixième sens qu’il faut cultiver et développer » affirme Alexandra Rodrigues, en charge du bureau des recrutements et mobilités des personnels administratifs (BIATSS) depuis février 2023. « Un bon recruteur est attentif à la posture. Il doit être capable de détecter un potentiel, une personnalité au-delà des qualifications opérationnelles. Notre expertise porte sur l’analyse de l’humain plutôt que sur les compétences techniques », poursuit-elle. Responsable d’une équipe de cinq chargées de recrutements dont deux sont dédiées à la recherche et trois aux structures de formation et directions administratives, elle veille au bon fonctionnement des processus de recrutement dans leur globalité. « Les présélections sont faites par les structures ; nous organisons les commissions de recrutement après analyse des profils et entretiens de préqualification RH. Nous finalisons le process une fois les candidats identifiés et nous les accompagnons tout le long », explique Alexandra Rodrigues.

Progresser et dépasser ses limites

Entrée « par la petite porte » dans l’armée de Terre juste après son bac, « pour le sens du service et voir le monde autrement »,
la jeune femme intègre rapidement l’Etat-Major de l’armée de Terre à Paris, où elle gravit stratégiquement les échelons et se spécialise in fine dans les ressources humaines. L’armée, un univers structuré où la rigueur et la discipline sont de mise, façonne sa vision du travail, du leadership et de l’engagement. En 2005, Alexandra Rodrigues demande une mutation dans le Sud-Ouest et rejoint le 503ème régiment du train du camp de Souge à Martignas, où elle prend en charge la gestion du personnel militaire sous contrat. La mission est ambitieuse, mais c’est en 2006 que son engagement prend une tournure plus intense avec sa première mission en opérations extérieures (OPEX) au Kosovo durant cinq mois, suivie de quatre mois au Tchad en 2008. Ces expériences sur le terrain, dans des contextes de crise et d’instabilité politique, sont particulièrement puissantes et l’ont beaucoup marquée.
« C’est dans ces moments-là que l’on perçoit le vrai sens du métier. Nous sommes connectés à d’autres réalités. Je me suis sentie très utile, en soutien à la population. J’ai aussi énormément appris sur moi », se souvient -elle.

En 2009, lorsque le régiment est déplacé à Nîmes, Alexandra Rodrigues décide de ne pas le suivre ; alors jeune maman, elle souhaite rester dans le Sud-Ouest. Elle quitte l’armée après 16 ans de bons et loyaux services.

Faire carrière dans l’armée forge le caractère et l’expérience d’un manager. Au cours de ces années, j’ai appris la cohésion d’équipe, le soutien mutuel et la vigilance continuelle.

Alexandra Rodrigues

De l’armée à la fonction publique, la transition est logique pour Alexandra Rodrigues qui intègre la Mairie de Bordeaux au poste d’assistante de la Direction générale des affaires culturelles, soit une équipe de 700 personnes. « Ma mission consistait à remettre un peu d’ordre et à créer un projet de service. Cela m’a permis de découvrir les rouages de l’administration publique et la gestion des grandes équipes ». Cinq ans plus tard, en 2014, c’est à la Mairie de Pessac qu’elle bascule et occupe la fonction de chargée de mission secteur et proximité au sein du Cabinet dans l’objectif de créer des mairies de quartier, mais aussi de former les secrétaires de ces mairies et contribuer à la mise en place des services. En 2018, la Direction de la protection de l’enfance du Conseil Départemental de la Gironde la recrute en tant que coordonnatrice administrative et comptable.

Elle gère alors une équipe de six personnes. L’expérience est riche mais humainement difficile. Elle part au bout d’un an et c’est à l’université de Bordeaux qu’Alexandra Rodrigues poursuit son parcours. D’abord pendant quatre ans en tant que cheffe du service RH en charge des services d’enseignement et des campagnes RH enseignants et BIATSS pour le collège DSPEG, puis, depuis février 2023, comme cheffe de bureau des recrutements et mobilités des personnels BIATSS au sein de la Direction des ressources humaines . « J’ai tout de suite apprécié l’environnement de travail, très stimulant intellectuellement. L’université de Bordeaux est un établissement ouvert et inclusif, et ce n’est pas qu’une étiquette. On y trouve beaucoup de profils atypiques. Les personnes qui souhaitent travailler à l’université de Bordeaux sont plus en quête de sens que de profit », souligne Alexandra Rodrigues.