«Émerveiller les gens avec la science»

Mise à jour le :

Chercheuse en physique quantique au Laboratoire photonique, numérique et nanoscience (LP2N) à l’université de Bordeaux le jour et humoriste le soir sur les scènes des comedy club bordelais, Celia Pelluet est aussi lauréate Jeune talents du prix l’Oréal UNESCO 2023. Entre le labo et la scène, la jeune docteure défend encore et toujours la cause de la science et des femmes.

Photo : Célia Pelluet, lauréate du prix L'Oréal-UNESCO © Clemence Losfeld
Célia Pelluet, lauréate du prix L'Oréal-UNESCO © Clemence Losfeld

Scientifique ou humoriste ?  Entre les deux, le cœur de Célia Pelluet n’a jamais balancé. Aujourd’hui docteure en physique quantique, cette passionnée d’astronomie depuis son enfance dans l’Ain est également une one woman show multi talentueuse assumée.

La tête dans les étoiles mais les pieds bien sur terre, la jeune docteure de 26 ans a soutenu sa thèse sur l’universalité de la chute libre dans l’espace en novembre 2023 et poursuit son post-doctorat, fidèle au Laboratoire photonique, numérique et nanosciences (LP2N), une unité mixte de recherche qui allie l’Institut d’Optique Graduate School, le CNRS et l’université de Bordeaux. 

Un parcours sans faute

« J’avais un profil de bonne élève et un naturel hyper curieux. Je me pose beaucoup de questions depuis que je suis petite. J’adorais l’astronomie. » raconte-t-elle. En classe de 1er, une professeure de physique lui communique sa passion pour cette matière. Célia Pelluet a alors l’occasion d’effectuer un stage au sein d’un institut de physique nucléaire faisant naitre ainsi sa vocation pour la recherche. « J’avais trouvé ma voie. La physique, c’est de la magie ! La physique quantique (l’infiniment petit) est au cœur de toutes les technologies. Cette discipline fait peur car elle est mal vulgarisée mais j’aimerais tellement montrer que ce n’est pas si aride », poursuit-elle convaincue.

Après une prépa école d’ingénieur à Lyon option physique, elle intègre SupOptique, où elle étudie la photonique (la science de la lumière et des interactions entre la lumière et la matière), fait une césure d’un an au Chili au sein de l’ESO (Observatoire européen austral) et un stage au CNES à Toulouse durant lequel elle rencontre Baptise Battelier, chercheur au LP2N qui deviendra son directeur de thèse. « J’arrive à Bordeaux en 2019 pour terminer mon master recherche à l’Institut d’Optique de Bordeaux (antenne de Sup Otique) et poursuivre mes travaux au LP2N. La particularité de mes recherches est qu’elles se déroulent à bord de l’avion Zero G qui simule l’apesanteur. Mon quotidien est de visser des boulons ! » plaisante la chercheuse. 
 

De la recherche au théâtre, j’aime porter et prendre la parole

Aujourd’hui en post-doctorat, elle continue de développer son expertise. Et lorsqu’elle n’est pas au labo, elle est seule sur scène, exercice auquel elle avoue être « accro ». Humoriste, improvisatrice mais aussi chanteuse et musicienne, elle quitte ses boulons pour enfiler ses talons. « J’ai toujours aimé faire le clown, écrire des trucs rigolos, raconter des blagues, chanter, jouer de la guitare et du piano. Faire rire est un excellent moyen pour faire passer des messages » affirme Célia Pelluet. Entre autres, démystifier la recherche et défendre la place des femmes dans le monde de la science

Célia Pelluet est lauréate d'une bourse Jeunes Talents de la Fondation L'Oréal - UNESCO © Clémence Losfeld

Je suis fière d’appartenir au réseau des femmes de sciences au côté des autres lauréates, de participer au rayonnement de la recherche française et de défendre le positionnement des femmes dans ce métier.

Motiver les jeunes chercheuses

« Incontestablement, j’évolue dans un environnement masculin. Plus on avance dans les études, plus la part des femmes baisse, c’est le principe des tuyaux fuyants » regrette-t-elle.  C’est justement pour contribuer à porter la parole des femmes dans la recherche que la jeune scientifique postule au concours Jeune talents de la Fondation l’Oréal. Monter ce dossier a été une vraie expérience de vulgarisation et de communication. Être lauréate est une belle récompense. C’est rassurant pour le reste de ma carrière, cela donne une légitimité à mes travaux. Ce que je rêve d’être ? Chercheuse et communicante scientifique, mais il n’y a pas de statut correspondant » plaisante-t-elle.

 

  • Célia Pelluet, lauréate du prix L'Oréal-UNESCO

    La doctorante en physique, à l'Institut de photonique, numérique et nanosciences (LP2N) sur le campus de Talence, est parmi les 35 lauréates Jeunes Talents du prix L'Oréal-UNESCO pour les femmes et la science de 2023.

Mots clés