Collection de paléontologie

L’université de Bordeaux possède de très riches collections paléontologiques, de grand intérêt scientifique. Elles ont été soigneusement réunies par des savants réputés et témoignent de l'histoire de l'université et de l'histoire des sciences en général.

Photo : Vue d’un oursin fossile étudié par Grateloup (1836) : Eupatagus ornatus, Oligocène de Biarritz, étage Stampien, (32 millions d’années) © Université de Bordeaux
Vue d’un oursin fossile étudié par Grateloup (1836) : Eupatagus ornatus, Oligocène de Biarritz, étage Stampien, (32 millions d’années) © Université de Bordeaux

Plusieurs professeurs de la Faculté des Sciences, souvent précurseurs en paléontologie, ont légué à l'université le fruit d'une vie de récoltes et de fouilles. C'est par exemple le cas de Victor Raulin, Emmanuel Fallot, Fernand Daguin.
Des amateurs éclairés ont aussi considérablement enrichi ces collections patrimoniales, comme le Dr Sylvestre de Grateloup, Marcel Neuville, Albert Peyrot, le Dr Louis Castex, le comte Gaétan O'Gorman.... 

Les collections rassemblent à la fois des macrofossiles et des microfossiles issus principalement du bassin d'Aquitaine. Plus de 100 000 spécimens sont ainsi conservés : ils sont principalement marins, avec quelques échantillons de fossiles terrestres ou d'eau douce.

Tous ces spécimens font aujourd'hui encore l'objet d'études paléontologiques diversifiées et approfondies de la part de spécialistes français et étrangers.

Certains fossiles proviennent de gisements complètement disparus.
De nombreux fossiles (anciennement ou nouvellement récoltés) restent encore à étudier.

Spécimen type du corail récifal Cahuzacopsammia meandrinoides - Collection paélonthologie © Université de Bordeaux
Spécimen type du corail récifal Cahuzacopsammia meandrinoides (St-Paul-lès-Dax, Landes, 24 millions d'années) © Université de Bordeaux

Une des collections les plus précieuses et les plus anciennes de macrofossiles (1815-1840) est celle du Dr Grateloup, naturaliste pluridisciplinaire (1782-1861), précurseur reconnu et renommé dans l'étude des fossiles du bassin d'Aquitaine. Il eut le souci de classer et d'étiqueter chacune de ses trouvailles, et surtout, de les étudier et de les publier dans un grand nombre de « mémoires » et d'articles scientifiques illustrés par ses propres dessins.
Il décrivit ainsi plusieurs centaines d'espèces nouvelles de mollusques et d'oursins, dont les « types » sont présents. Cette collection reste en grande partie à réviser.

De très nombreux mollusques de l’ère tertiaire ont été décrits par la suite et figurés dans une grande publication, la « Conchologie Néogénique de l'Aquitaine », par M. Cossmann et A. Peyrot, de 1909 à 1935. L'ouvrage entier compte des milliers de pages et plus de 120 planches.

C'est une bible régionale encore largement utilisée aujourd'hui. Un grand nombre des spécimens types ou figurés dans cet ouvrage sont conservés au sein de l'université, notamment la collection très riche de M. Neuville.

Ces collections sont une référence irremplaçable sur le plan scientifique international, notamment grâce aux très nombreux échantillons types d'espèces ou figurés (dessinés ou photographiés) dans les publications paléontologiques.

Intérêt scientifique

Les collections rassemblent à la fois des macrofossiles et des microfossiles concernant principalement les ères tertiaire et secondaire. Géographiquement, c’est le bassin d’Aquitaine qui est le mieux représenté, mais des collections générales existent aussi, utiles pour les comparaisons et pour l'aspect pédagogique.
L'université possède plus de 3 000 types/figurés potentiels, nombre s'accroissant sans cesse avec les nouveaux travaux publiés.

En effet, les recherches récentes permettent d'enrichir les collections et d'y intégrer de nouveaux spécimens types. 
Ainsi, le corail « Cahuzacopsammia meandrinoides », qui provient de l'Oligocène de Saint-Paul-lès-Dax (Landes) et date de 24,6 millions d'années décrit en 1999, constitue une nouvelle espèce, dont les exemplaires représentatifs sont devenus des références. Comme les autres genres récifaux, il avait des exigences écologiques strictes et c'est donc un excellent marqueur des conditions du milieu de vie.

Parmi la microfaune, les foraminifères benthiques qui vivent sur les fonds marins constituent un groupe d'une extrême diversité morphologique et d'ornementation, et d'un grand intérêt géologique car ils permettent de dater avec précision les dépôts marins.
Ce sont des protozoaires avec une seule cellule, de taille millimétrique à centimétrique ; dans certains niveaux, on compte jusqu'à 390 espèces différentes, par exemple dans le Burdigalien supérieur marin des Landes (-17 millions d'années), récemment révisé, ce qui a permis d'enrichir la typothèque de plusieurs fossiles figurés.

Ces fossiles permettent donc de dater les couches de terrain, de reconstituer les environnements successifs, les changements climatiques, les avancées des mers, et donc de connaître l'histoire de la Terre.

Contact

  • Bruno Cahuzac

    Maître de conférences
    Unité de formation des sciences de la Terre et environnement

    05 40 00 29 08

    bruno.cahuzac%40u-bordeaux.fr