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Mise à jour le : 30/05/2024
Depuis sa création en 2014, l’université de Bordeaux se mobilise au quotidien pour permettre la progression et la réussite de tous ses étudiants. Fortement impliquée dans l’évolution de l’offre de formation, l’ensemble de la communauté pédagogique adapte sans cesse ses pratiques pour faire face aux enjeux de demain. Décryptage de cette dynamique sur le terrain.
Après 10 ans d’existence en tant qu’université de recherche multidisciplinaire, l’université de Bordeaux présente une offre de formation très riche, nourrie du dynamisme de ses communautés scientifiques et en prise avec les grands défis environnementaux, sociaux et économiques. Elle accueille des profils d’étudiantes et d’étudiants extrêmement divers, à qui elle propose des modes de transmission du savoir adaptés et des parcours personnalisés, visant à les rendre acteurs de leur réussite. Disposant d’une pleine liberté académique, les enseignants de l’université de Bordeaux peuvent adapter leurs pratiques de formation aux besoins des étudiants en s’inscrivant dans un processus institutionnel bien défini d’amélioration continue. Ils sont accompagnés en cela par des professionnels de l’ingénierie pédagogique.
Plus autonomes, les étudiantes et les étudiants d’aujourd’hui sont à la recherche d’un juste équilibre entre leurs études, leur vie sociale et leur bien-être. Ils souhaitent pouvoir donner un sens à leur parcours et vivre des expériences humaines et professionnelles riches. Par ailleurs, ils accordent de plus en plus d’importance à la diversité, à l’inclusivité et à la durabilité dans leur environnement d’apprentissage. Très hétérogène, cette population a besoin de cursus plus personnalisés, de parcours « à la carte », de formations plus professionnalisantes, de méthodes d’enseignement hybrides mais aussi d’interactions plus nombreuses avec leurs enseignants, comme le confirme une enquête menée en novembre 2023 auprès des étudiants de l’université de Bordeaux. Les répondants souhaitent avoir plus de lisibilité sur les formations, un choix renforcé d’enseignements à la carte, et un suivi plus individualisé en licence. Ils ont également souligné l'importance du lien entre étudiants et enseignants, la nécessité de valoriser les compétences acquises, notamment par l'engagement associatif, et ont plaidé pour des équivalences entre les formations qui favoriseraient les réorientations.
Joëlle Perroton, maîtresse de conférences en sociologie et directrice de la faculté de sociologie à l’université de Bordeaux a effectivement constaté un changement d’attitude. « Autrefois, l’étudiant arrivait en cours et écoutait (passivement souvent) l’enseignant pendant deux heures en prenant des notes et c’était tout. Aujourd’hui, les ordinateurs et les téléphones portables rendent cet exercice plus délicat. Il faut néanmoins réussir à maintenir leur attention. Nous devons trouver des façons différentes de les intéresser car ils sont clairement demandeurs de plus d’interactions. » Amélie Gogos Gintrand, enseignante en droit des personnes et de la famille à la faculté de droit, observe le même phénomène. « Les pratiques ont évolué. Les étudiants ont tous des ordinateurs mais la prise de notes reste fastidieuse. Depuis quelques années, le principe du cours magistral classique ne me convenait plus, en particulier pour les étudiants de première année, un public assez vulnérable. J’ai choisi d’inverser le process. Je mets le support de cours en ligne en amont et pendant le cours, j’explique, je développe, je questionne ; cela permet une meilleure compréhension de la théorie et des moments d’échanges constructifs », précise-t-elle. Besoin de plus de pratique et de mise en situation, c’est aussi ce que note Juliette Passebois-Ducros, maîtresse de conférences en marketing et stratégie de communication à l’IAE.
Ouvrir les cursus pour favoriser l’interdisciplinarité et individualiser les parcours d’études ; connecter les programmes à leur environnement pour être plus en phase avec le monde socio-économique et mieux répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux ; autonomiser les étudiants afin de mieux les préparer à la vie professionnelle, tels sont les axes de transformation sur lesquelles les équipes pédagogiques peuvent s'appuyer, à travers les feuilles de route de mention, pour répondre aux principes de l'offre de formation. « L’ambition première de l’établissement est de rendre possible une offre de formation personnalisable centrée sur la réussite des étudiantes et des étudiants. Avoir le choix participe incontestablement à améliorer la réussite » explique Pascal Lecroart, vice-président en charge de la formation et de la vie universitaire.
C’est pourquoi, depuis 10 ans, l’université de Bordeaux va vers une plus grande professionnalisation de son offre de formation. Il s’agit d’être en phase avec le tissu économique et au plus près du besoin des acteurs : développement des formations en apprentissage et des licences pro, transformation du DUT en BUT, stages obligatoires en licence, accompagnement à l’entrepreneuriat… « Ces dispositifs sont des facteurs d’attractivité importants et garantissent une insertion professionnelle optimale. Cela vient renforcer l’avantage majeur que représente une formation universitaire, c’est-à-dire son adossement à la recherche, gage d’adaptation des compétences aux enjeux sociétaux et scientifiques » confirme le vice-président.
Par ailleurs et toujours dans le même objectif, l’université de Bordeaux a candidaté à l’Appel à manifestation d’intérêt « Compétences et métiers d’avenir » dans le cadre de France 2030, dispositif qui vise à répondre aux besoins des entreprises et des institutions publiques en matière de formations et de compétences nouvelles pour les métiers d’avenir. Cinq projets ont été lauréats, dont « Cap santé numérique ». Afin de répondre au développement du numérique dans les activités des professionnels de santé, ce dispositif pédagogique propose un module de formation en santé numérique à adapter en fonction des différentes disciplines médicales et paramédicales. « Grâce à ces approches innovantes, nous souhaitons entraîner les étudiants dans un format d’enseignement qui serait un intermédiaire entre un cours classique et un stage à l’hôpital ou chez un praticien », déclare Jean-Benoît Corcuff, médecin au CHU de Bordeaux, enseignant et directeur adjoint du collège Sciences de la Santé.
Fondamentalement pluridisciplinaire, l’université de Bordeaux a structuré son organisation selon un modèle qui lui est propre, autour de grands collèges de formation, dont un collège dédié à la formation doctorale, des instituts thématisés autour de filières ou de métiers, et des départements de recherche. Installées et reconnues dans leurs domaines d’expertise ou registres scientifiques, ces composantes développent ensemble, et en partenariat avec leurs environnements socio-économiques et internationaux, l’activité de recherche, de formation et d’innovation qui fait la réputation de l’université de Bordeaux. Cette organisation fonde sa capacité à proposer des savoirs multiples, ainsi qu’une grande diversité de programmes de formation décloisonnant les disciplines dans un esprit d’apprentissage tout au long de la vie.
En savoir plus
Un autre enjeu central pour l’université de Bordeaux consiste à former ses étudiants aux transitions environnementales et sociétales. Cet engagement de l’établissement est inscrit depuis plusieurs années à la fois dans son plan stratégique, dans sa politique en matière de transitions, mais aussi dans le cadrage d’ensemble de son offre de formation. Par exemple, la faculté des STAPS a récemment mis en place une unité d’enseignement intitulée « Corps sport et société » commune à quatre mentions de la licence. « Notre souhait est de permettre aux étudiants de s’interroger sur les sujets sociétaux sur lesquels ils sont sensibles et les amener à prendre du recul, sur le rapport entre problématique sociétale et sportive. Pour construire cette UE [unité d’enseignement, ndlr], nous nous sommes réunis et questionnés autour des problématiques suivantes : qu’est-ce qu’un étudiant STAPS ? Que devrait-il connaître pour exercer un métier dans le sport ? Au titre des fiches RNCP [Répertoire national des certifications professionnelles, ndlr], mais également des sujets liés directement aux enjeux du métier. L’idée autour de cette UE est également de pouvoir déconstruire les clichés de l’enseignement uniquement centré sur la pratique sportive et l’activité physique dans la filière des STAPS », affirme Cédric Terret, directeur de la faculté des STAPS de l'université de Bordeaux.
Aujourd’hui, les étudiants souhaitent que les apprentissages soient plus en phase avec les enjeux environnementaux et sociétaux. Grâce à une offre de formation et une recherche pluri et trans disciplinaires, l’université, lieu de débat et de réflexion, apporte ces réponses.
Apprentissage par projets, par problème ou par défis, classe inversée, démarche portefolio, enseignements en situation authentique, gamification sont autant de nouvelles techniques pédagogiques dites actives et de manières d’enseigner. Mais concrètement, de quoi s’agit-il ?
La pédagogie active désigne un ensemble de méthodes pédagogiques qui ont toutes en commun la volonté de rendre l’étudiant acteur de ses apprentissages. Ce type de pédagogie part du principe que c’est en faisant que l’on apprend, théorie qu’a vérifiée Joëlle Perroton. « Notre offre de formation en format "cours magistral et TD (travaux dirigés)" était beaucoup trop classique. Il était urgent de changer de méthode pour mieux capter l’attention de nos étudiants, avoir plus d’interactions avec eux et leur proposer des parcours plus individualisés. Par exemple, nous avons mis en place des CM/TD intégrés et thématisés, c’est-à-dire un cours magistral suivi juste après d’un TD dispensé par le même enseignant. L’étudiant doit choisir deux CM/TD parmi les 21 proposés. De plus, nous appliquons désormais la méthode d’apprentissage par projet, grâce à laquelle les étudiants acquièrent et mobilisent des connaissances et des compétences en travaillant pendant une période prolongée à la réalisation d’un projet évaluable : un dossier de presse, un podcast, ou encore l’organisation d’un débat participatif… Ces techniques participatives rendent l’étudiant véritablement acteur de ses apprentissages. Les retours sont excellents », se réjouit-t-elle.
Pascal Lecroart, également professeur de géologie, a quant à lui fait l’expérience de la classe inversée, principe qui alterne des temps d’apprentissage à distance, puis d’échanges/activités en présentiel. « Au départ, je n’étais pas certain que cela fonctionne… mais le résultat va au-delà de mes espérances et les craintes que j’avais au départ se sont très vite estompées. Les séances en présentiel sont actives, les échanges nombreux. L’enseignant retrouve un rôle plus dynamique, enrichissant et, in fine, valorisant », souligne-t-il. A l’IAE Bordeaux, Juliette Passebois-Ducros a profité de la digitalisation pour adapter certains de ses cours en format distanciel (formation à distance), méthode qui implique une mise à disposition des supports en amont. « Le Covid nous a amené à faire évoluer nos pratiques et à repenser nos enseignements. Je ne raisonne plus en nombre d’heures de cours dont je dispose mais en temps de travail personnel de l’étudiant, c’est une approche très différente. Cela les pousse à être plus autonomes. » Elle constate également que l’évolution des outils numériques et l’intégration des ressources en amont transforme la relation étudiant/enseignant et favorise une certaine forme d’échanges. Alexis Léculier enseigne les mathématiques sur le campus d’Agen depuis deux ans. Son public très varié n’a pas toujours d’appétence pour cette matière. « Mon objectif est de faire en sorte que les étudiants comprennent l’intérêt de l’outil et qu’ils puissent l’adapter à leur contexte professionnel. Je les fais travailler sur des projets issus de problématiques industrielles. L’important, c’est le raisonnement. Parallèlement, je me forme à l’utilisation des IA génératives afin de leur expliquer comment les utiliser à bon escient. Il est aujourd’hui indispensable de s’emparer de ces nouvelles ressources. Il suffit juste de garder un regard critique », remarque-t-il.
L'université de Bordeaux fournit un cadrage d'ensemble à ses équipes pédagogiques pour les aider à transformer leur offre de formation. Puis elle leur donne les conditions pour atteindre leurs objectifs. Ce cadre permet ainsi aux formations de s’installer et aux équipes de les ajuster, de les arrêter si besoin ou d’en créer de nouvelles, en fonction du contexte pédagogique et des échanges avec leur environnement. À l’issue de cette période, chaque formation fait l’objet d’une évaluation.
Pour mener à bien ce chantier, les équipes pédagogiques peuvent bénéficier de l’accompagnement de la Mission d’Appui à la Pédagogie et à l’Innovation (MAPI), une structure unique dédiée à l’accompagnement à la transformation pédagogique des enseignants-chercheurs de l’université de Bordeaux. « J’avais entendu parler du concept d’alignement pédagogique. Mais faire bouger les choses seule, c’est difficile, c’est pourquoi l’accompagnement proposé dans ce cadre a été très utile », atteste Amélie Gogos-Gintrand. Avec l’aide de Blandine Masselin, ingénieure pédagogique au sein de la MAPI, l’enseignante a commencé par travailler sur les objectifs d’apprentissage. L’autre enjeu était de mettre en place des « grilles critériées d’évaluation », une méthodologie qui permet une évaluation qualitative construite à partir de critères et d’indicateurs précis pour chaque exercice. « Ce changement de pratique représente du temps et du travail. Cela force à se poser beaucoup de questions mais c’est stimulant et enthousiasmant. J’ai le sentiment d’avoir initié des choses qui marchent », se félicite Amélie Gogos-Gintrand. « D’ailleurs, le bilan à un an est très positif. J’ai même l’impression que les étudiants viennent plus en cours et les résultats aux examens derniers ont été meilleurs. Cela donne vraiment envie de poursuivre », continue-t-elle.
L’université s’est engagée, depuis sa création, dans une série de vastes projets institutionnels qui, s’articulant les uns avec les autres, étayent sa stratégie en la déployant sur l’ensemble de ses missions et de ses valeurs. En matière de formation, les transformations prévues par le cadrage de l'amélioration continue de l'offre de formation rentrent dans le cadre du projet stratégique Horizon 2030 et de sa déclinaison dans les différents programmes que porte l’établissement.
Joëlle Perroton confirme également le succès des changements entrepris et du bénéfice des techniques mises en place. « Incontestablement, notre relation aux étudiants a changé. Nous sommes beaucoup plus proches. Ils ne sont plus anonymes. Le suivi est plus strict, cela demande certes plus de travail et une organisation différente. Mais le résultat est probant. »
À Agen, Alexis Léculier profite de ses petits effectifs pour faire des « expérimentations ». « L’université de Bordeaux est particulièrement à la pointe en matière d’innovation pédagogique. C’est un établissement très moteur qui propose des outils adaptés. Nous sommes parfaitement accompagnés. Et comme nous connaissons les étudiants par leur prénom, nous pouvons assurer un suivi de qualité », renchérit le professeur de mathématiques.
Incontestablement, la formation universitaire de demain sera encore plus flexible, personnalisée et ancrée dans la réalité du monde professionnel et des défis sociétaux. Les avancées technologiques et l'évolution des besoins économiques et sociaux guideront ces transformations, rendant l'enseignement supérieur au sein des universités plus accessible, ouvert sur le monde, pertinent et inclusif. Une transformation bel et bien en marche à l’université de Bordeaux, qui joue ainsi pleinement son rôle d’éclaireur, de guide et de catalyseur pour celles et ceux qui la rejoignent.
Près de 500 parcours de formation ouverts en alternance ou à la formation continue (soit presque un parcours sur deux)