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Mise à jour le : 20/12/2022
Pour élucider de sordides affaires et mieux comprendre les ressorts de la criminalité, le comportement des tueurs est passé à la loupe. De la scène de crime aux tribunaux, les Rencards du Savoir proposaient, le 7 décembre 2022, d’enquêter sur la psyché criminelle avec celles et ceux qui l’étudient.
Plutôt Mindhunter ou Hannibal ? Esprits criminels ou Profilage ? Les séries mettant en scène des analystes comportementaux, plus communément appelés des profilers, ne manquent pas. Elles semblent même avoir pris le pas sur les fictions dédiées à la police scientifique. Mais si la psychologie du crime fascine, elle est fantasmée à bien des égards.
Quelle réalité alors derrière les polars et thrillers faisant la part belle aux serial-killers et autres psycho-killers ? Sont-ils pourchassés par des sosies de Patrick Jane, le héros de Mentalist ? Quelles motivations les animent ? Et quelles prédispositions au passage à l'acte ? Le 7 décembre dernier, à la librairie Georges, les Rencards du Savoir proposaient de parler criminologie pour tenter d’élucider quelques-unes de ces troublantes questions.
Deux spécialistes de la psychologie criminelle, formant un vrai duo de fins limiers, étaient invités : Mathieu Garcia, doctorant en psychologie et coordinateur de recherches en psychocriminologie à l’Institut de sciences criminelles et de la justice (ISCJ) de l’université de Bordeaux ainsi qu’Elen Vuidard, officier de gendarmerie ayant travaillé pendant 17 ans au sein du département des sciences du comportement de la Gendarmerie nationale.
Le profilage développé par le FBI est arrivé en France à l’aube des années 2000 sous le terme d’analyse comportementale ou psycho-criminologique. Objectif : aider les enquêteurs en charge de crimes atypiques et violents à appréhender au plus vite les coupables et, in fine, éviter de potentielles récidives. Comment ? En proposant, pour chaque affaire, un profil type du criminel permettant de filtrer le coupable des suspects. Pour le réaliser, les analystes comportementaux observent la scène de crime et croisent les données du dossier avec leurs connaissances en « criminologie ». Cette science du fait criminel, située aux carrefours de multiples disciplines (sociologie, psychologie, droit…) nourrit et se nourrit du travail de ces profilers.
Pour en savoir plus sur la programmation des Rencards du savoir
Y a du monde ce soir pour parler #criminologie pour le rencard du savoir @libgeorges @univbordeaux pic.twitter.com/Z64aGDWMBF— Anne Lassègues (@ALassegues) December 7, 2022
Y a du monde ce soir pour parler #criminologie pour le rencard du savoir @libgeorges @univbordeaux pic.twitter.com/Z64aGDWMBF
La Lieutenante-Colonelle Elen Vuidard a bien connu le développement de l’analyse comportementale au sein de la gendarmerie française ; elle y a elle-même grandement participé. Et elle tord le cou à une première idée reçue : « Si au départ l’intention était de résoudre les crimes en série, il s’est avéré que la majorité des cas traités sont des épisodes uniques. Les faits sériels se révèlent peu fréquents et peut-être avons-nous, aussi, du mal à les détecter… » Inquiet ? L’officier rassure : la majorité des crimes « sont résolus dans les 48 heures ».
Autre cliché : faire disparaître un corps, quitte à le découper, puis mentir aux enquêteurs serait le propre de psychopathes froids et calculateurs, tel le serial-killer Ed Kamper. Que nenni, en réalité, ce serait plutôt le comportement type de Monsieur Tout-le-monde ! « L’être humain a des ressorts très basiques », constate en effet Elen Vuidard : d’instinct il cherche à sauver sa peau. Elle cite l’exemple d’un octogénaire qui a tronçonné sa femme pour transporter plus facilement le corps. « J’ai été surprise de constater, au fil des dossiers, combien les gens s’adaptent facilement après avoir tué froidement quelqu’un. Et vivent très bien avec leurs mensonges ! », ajoute-t-elle.
Au contraire, quelqu’un qui souffre d’un trouble mental aura tendance à rester sur les lieux du méfait ou à se livrer aux autorités. Ainsi, pas de chasse à l’homme pour Ed Kamper : en 1973, il appela lui-même la police de Santa-Cruz.
« Il faut déconstruire l’idée stigmatisante selon laquelle un malade mental serait plus dangereux qu’un individu lambda », ajoute Mathieu Garcia. Il prend l’exemple des meurtres perpétrés par des personnes souffrant de schizophrénie paranoïde : souvent sordides – et donc largement médiatisés – ils ne représentent toutefois « qu’un très faible pourcentage des crimes recensés », souligne-t-il.
Le chercheur déplore également des confusions dans le débat relatif à l’irresponsabilité pénale liée à une maladie mentale. Après l’affaire Sarah Alimi, c’est plus récemment le meurtre de la collégienne Lola qui a remis au-devant de la scène ce principe codifié par l’article 122-1 du code pénal1. Le tueur avait-il conscience de ce qu’il faisait ? Pouvait-il contrôler ses actes ? C’est pour répondre à ces questions que « dès lors qu’un crime est commis, une expertise psychiatrique ou psychologique est sollicitée et permet d’aménager la sanction selon le mode de fonctionnement de l’individu, telle la réflexivité qu’il peut avoir sur ses actes », rappelle Mathieu Garcia. L’étude psycho-criminologique s’invite ainsi de l’ouverture à la clôture d’une affaire.
Le public sollicite les deux experts quant au nombre de femmes criminelles, ou encore sur la prévention de la criminalité. Se rapproche-t-on d’une société à la Minority Report, de Philip K. Dick ? Pour vous rassurer ou vous donner la chair de poule, (re)plongez dans la psyché criminelle en podcast !
1 : « N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. »
Par Yoann Frontout, journaliste scientifique et animateur des Rencards du savoir
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