«Parcoursup n’est qu’un outil, l’orientation est le véritable sujet»

Parcoursup provoque chaque année des sueurs froides chez les lycéens, leurs parents et leurs enseignants. Quels enjeux véritables se cachent derrière ce mot ?

Estèle Jouison : Si, depuis son ouverture en 2018, la plateforme d’affectation dans l’enseignement supérieur Parcoursup tente de fluidifier le choix des élèves, ce n’est qu’un outil. Le vrai sujet, c’est l’orientation. Or, pour construire un parcours d’orientation, il faut commencer par évoquer des envies et des compétences. La question essentielle que doit se poser un lycéen est : « de quoi ai-je envie en fonction de qui je suis  ? ».  S’interroger sur soi est fondamental à ce stade.

La plupart des jeunes auront plusieurs vies en une avec des virages et des pauses… Il n’y a aucune norme en matière de réussite. Cocher des cases dans Parcoursup ne construit pas un parcours d’orientation. Cela peut prendre du temps d’élaborer des projets et l’université est le lieu idéal pour réfléchir et expérimenter. Nous sommes là pour accompagner l’étudiant dans ses projets d’études du début à la fin de son parcours.

Comment l’université de Bordeaux s’empare-t-elle de ce sujet fondamental ?

E.J. : L’orientation et l’insertion professionnelle des étudiants font partie des missions régaliennes de l’université au même titre que la formation et la recherche. A l’université de Bordeaux, l’orientation est un sujet dont la communauté s’empare collectivement. C’est désormais, et de plus en plus, l’affaire de tous. Nous prenons et assumons notre place dans le paysage de l’enseignement supérieur. Notre responsabilité partagée est de transmettre les bonnes informations, de manière équitable, à l’ensemble des lycées afin que les messages adéquats soient adressés aux lycéens et aux personnes qui les accompagnent.

Parcoursup répond au besoin de visibilité et d’accessibilité de l’ensemble de l’offre de formation. Concernant les formations de l’université de Bordeaux, les règles du jeu sont affichées, nos conditions et paramètres d’admission sont clairs. Nos formations sélectives ont leurs critères et les procédures sont accessibles aux candidats ; pour les autres, l’algorithme fait son travail. Globalement, aujourd’hui, les lycéens sont préparés, il y a moins de flou autour de cette procédure, moins de questions sans réponses.

Quelles sont les différentes étapes de ce processus au sein de l’université de Bordeaux ?

E.J. : Dès la rentrée de septembre, les équipes pédagogiques au sein des composantes de formation ainsi que la Direction de la formation et de la gestion des cursus (DFGC) et la Mission d’Appui à l’Orientation et à l’Insertion Professionnelle (MAOIP)  sont sur le pont. Un important travail de veille, de remontée d’informations et de mises à jour de chaque parcours est minutieusement effectué pour être intégré à Parcoursup, mais également sur Je choisis, notre site d’informations dédié aux lycéens.

Le temps des vœux (mi janvier-mi mars) est plus calme. En revanche, dès leur clôture début avril, les équipes sont à pied d’œuvre afin de traiter les dossiers de candidatures. C’est un travail très rigoureux mais de mieux en mieux appréhendé par ceux qui l’effectuent. La plateforme vit, il y a un vrai dialogue autour de son fonctionnement.

Si les lycéens restent une cible importante, nous devons également veiller à ce que tous les nouveaux entrants (master, formation continue…) et plus largement l’ensemble de nos étudiants soient correctement informés des dispositifs mis à leur disposition pour accompagner et personnaliser leur cursus : césure, aménagement d’études, stages, mobilités à l’étranger, modules de réorientation, entrepreneuriat. Les directeurs des études et d’autres collègues de notre communauté comme les chargés d’orientation et d’insertion professionnelle sont mobilisés auprès de nos étudiants pour les accompagner dans la réussite de leur parcours.