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Mise à jour le : 08/10/2024
La post-doctorante de l'université dans l'équipe Healthy du centre de recherche Bordeaux Population Health (BPH) est parmi les 35 lauréates Jeunes Talents du prix L'Oréal-UNESCO pour les femmes et la science 2024. Elle travaille sur la détection des conduites suicidaires chez les jeunes adultes.
Après plus de dix années passées comme infirmière, Mélissa Macalli rejoint l’ONG Médecins sans Frontières comme coordinatrice de projets humanitaires. Puis elle reprend ses études, afin d’intégrer à ses projets professionnels une démarche de santé publique. Elle rejoint alors le centre de recherche Bordeaux Population Health (BPH - Inserm et université de Bordeaux), et travaille sur le thème des conduites suicidaires chez les étudiants. Des travaux dont le contexte souligne l’importance : sa thèse de doctorat est menée en pleine épidémie de Covid-19, qui a été associée à une dégradation globale de la santé mentale des jeunes. Elle poursuit actuellement ses recherches comme post-doctorante dans ce même laboratoire.
L’enjeu à court terme est de mieux comprendre et détecter les conduites suicidaires chez les jeunes adultes, particulièrement chez les étudiants. J’étudie les déterminants – tels que la consommation de substances, la qualité du sommeil ou l’activité physique – qui pourront, à plus long terme, alimenter la construction d’un dispositif de prévention jusqu’à son évaluation. L’une des applications de mes recherches porte sur la création d’un dispositif de détection précoce et de prévention de la détresse psychique et des conduites suicidaires. Il pourrait être proposé à l’entrée à l’université, facilitant ainsi le recours aux soins pour ceux qui en auraient besoin.
Poursuivre mon parcours dans le domaine de la recherche m’a permis d’intégrer à mes projets professionnels une complète compréhension des problèmes sanitaires et sociaux, et de me positionner non plus à l’échelle individuelle mais à l’échelle des populations. Dans une perspective d’amélioration de la santé de tous, je souhaitais associer à mon expérience clinique une démarche scientifique fondée sur les preuves.
La principale difficulté est certainement de devoir concilier une reprise d’études, une carrière de chercheuse et une vie de famille. Je suis forcément moins disponible pour des réunions tardives ou certains événements. Je n’ai pas non plus toujours été encouragée… Mais le soutien reçu par ma famille, mon équipe et mon directeur de thèse, qui m’a toujours laissé une grande flexibilité d’organisation, m’a permis de dépasser ces difficultés.
J’aime le fait que mes recherches en santé publique me permettent d’envisager des applications pratiques pour la santé des jeunes.
La Fondation L'Oréal, en partenariat avec la Commission nationale française pour l'UNESCO et l'Académie des sciences, récompense chaque année des Jeunes Talents France L'Oréal-UNESCO pour les femmes et la science.
Créé en 2007, ce programme a pour objet de révéler et récompenser de jeunes chercheuses talentueuses.
En 2024, 771 candidatures éligibles ont été reçues (537 doctorantes et 234 post-doctorantes). 20 doctorantes et 15 post-doctorantes font partie du palmarès de cette année dont le jury est présidé par Alain Fischer, président de l'Académie des sciences. Les lauréates reçoivent respectivement une bourse de 15 000 et 20 000 euros.
(sources chiffres et interview : L'Oréal-UNESCO)