• Recherche
  • Innovation

Les deux lauréats du programme SPARK luttent contre les maladies rares

Mise à jour le :

Rodrigue Rossignol et Claire Leibler, les chercheurs sélectionnés du programme SPARK de l’édition 2023, se voient chacun octroyer un financement de 75000 euros et bénéficieront d'un encadrement de mentors de l'industrie tout au long de leurs projets.

Photo : Claire Leibler et Rodrigue Rossignol dans leur laboratoire respectif © université de Bordeaux
Claire Leibler et Rodrigue Rossignol dans leur laboratoire respectif © université de Bordeaux

Porté par l’université de Bordeaux, SPARK est un programme consacré à la santé. Il fait partie du réseau mondialement connu, le «SPARK GLOBAL».

La mission commune des deux lauréats ? Trouver un traitement pour les patients souffrants de maladies orphelines, laissés sans solution par l'industrie pharmaceutique.

Rodrigue Rossignol : de la recherche à la start-up ANKIAL

Rodrigue Rossignol, travaille sur un candidat médicament innovant dont l’objectif est de soigner des enfants atteints de RASopathies, un groupe de maladies rares du développement. Directeur de recherche Inserm au laboratoire labellisé MRGM, il co-dirige son unité et, depuis 2015, a créé la société de service Cellomet, bénéficiant du soutien de l’ADERA et de l’université de Bordeaux.

Son domaine d’expertise est le métabolisme énergétique et sa modulation en physiologie et dans diverses pathologies (mitochondries). Chez certaines personnes ces mitochondries dysfonctionnent, affectant notamment 400 personnes dans le monde, atteintes du syndrome de Costello (RASopathie). Cette maladie rare entraîne dans 70% des cas une maladie cardiaque progressive et sévère, la cardiomyopathie hypertrophique.  

La mission de Rodrigue Rossignol et de son équipe consiste à développer un médicament, qui en activant le recyclage des mitochondries est capable de guérir non seulement ces enfants, mais également les patients touchés par le syndrome de Noonan, le syndrome Cardio-Facio-cutané, et de manière plus générale, la cardiomyopathie-hypertrophique d’origine génétique variée. Pour mener à bien son projet, il collabore avec le professeur Didier Lacombe et l'association de patients «Costello CFC» à Bordeaux, présidée par Serge Arnoulet.

Je suis dans une démarche du développement d’un médicament pour une maladie qui s’appelle la cardiomyopathie-hypertrophique.

Rodrigue Rossignol

Après avoir franchi l’étape du dépôt de brevet, il finalise cette année la création de la start-up, ANKIAL avec trois autres associés. Son choix s'inscrit dans le cadre de la loi PACTE (Plan d'Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises), permettant à tout chercheur de consacrer jusqu'à 100% de son temps à une start-up en tant qu'associé ou dirigeant, afin de valoriser les travaux de recherche des tutelles comme l’INSERM.

Le programme SPARK donne à Rodrigue Rossignol, l’opportunité de réaliser des tests pré-cliniques cruciaux, accélérant ainsi le développement de ce médicament.

Claire Leibler : néphrologue et immunologiste à la conquête de maladies auto-immunes

Le projet de recherche de la néphrologue (étude des reins) Claire Leibler, lauréate de SPARK offre une nouvelle perspective aux patients confrontés à des maladies auto-immunes rares. Après avoir effectué une formation médicale, un doctorat en immunologie à Paris puis un post-doctorat aux Etats-Unis, où elle a étudié les maladies auto-immunes (l'organisme retourne ses propres défenses immunitaires contre lui-même et détruit les «bonnes cellules»), elle a récemment rejoint le laboratoire ImmunoConcept à Bordeaux, dans le groupe du professeur Patrick Blanco, en tant que MCU-PH.

Son projet novateur associe ses deux compétences. Avec 1 à 9 personnes sur 100 000 dans le monde entier qui sont atteintes des maladies vascularites de type ANCA, la docteure vise à les combattre en élaborant un médicament à base d’une molécule présente dans le corps. Actuellement, le traitement de ces maladies présente des effets secondaires graves tels que le cancer, les infections et les maladies cardiovasculaires. L’objectif serait de donner cette molécule aux patients, dès la suspicion diagnostique, et en complément des traitements immunosuppresseurs classiques sur le moyen terme.

La molécule présenterait également une possible guérison aux patients souffrant de MAT (microangiopathie thrombotique), une pathologie partageant des similitudes avec les vascularites ANCA. Grâce à SPARK, les projets des chercheurs lauréats sont accélérés, propulsant ainsi les avancées médicales.

Faites un double cursus ! Être médecin et chercheur est très utile pour faire des liens et travailler en équipe. En tant que néphrologue et chercheuse, il faut être enthousiaste en recherche et persévérante.

Les conseils de Claire Leibler aux futurs candidats du programme SPARK

Contrairement à Rodrigue Rossignol, elle a choisi de ne pas créer une start-up mais préfère collaborer avec des partenaires industriels dans le cadre de contrats à long terme.

Prochainement, la lauréate va entreprendre des tests pré-cliniques sur les souris, avec l'appui de partenariats stratégiques avec la SATT et CSL Behring (industriel pharmaceutique) pour développer le médicament. Ses recherches offrent ainsi une lueur d'espoir à des patients confrontés à cette maladie rare et dévastatrice. Pour ce faire, Claire Leibler travaille en étroite collaboration avec l’équipe du professeur Blanco, le professeur Yves Delneste à Angers et le centre de référence des maladies auto-immunes rares RESO au CHU de Bordeaux.

Appel à candidatures

Vous aussi, chercheur ou enseignant-chercheur vous souhaitez candidater à la prochaine sélection SPARK en 2024 ? Consultez le site internet SPARK pour avoir les dernières mises à jour.

Site de SPARK