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Faire du bien-être au travail et à l’étude un facteur de réussite collective

Mise à jour le :

À l’occasion de la semaine nationale de la qualité de vie et des conditions de travail, du 17 au 21 juin, Alain Garrigou, vice-président de l'université de Bordeaux en charge de la qualité de vie et santé au travail, et Bernard Muller, vice-président en charge de la vie étudiante et vie de campus, font le point sur les actions mises en place en la matière et dévoilent les objectifs du projet Healthy Campus. Interview croisée.

Photo : Étudiante sur le campus Carreire ® Gautier Dufau
Étudiante sur le campus Carreire ® Gautier Dufau

La qualité de vie, le bien-être au travail et à l’étude sont au cœur du projet de l’équipe présidentielle. Quels sont les enjeux pour l’université de Bordeaux ?

Alain Garrigou : La qualité de vie au travail et à l’étude est un concept qui englobe de nombreux aspects de la vie professionnelle et étudiante, tels que l’environnement, les relations avec les collègues et les supérieurs, les conditions de travail et d’étude, la charge de travail… Elle a un impact direct sur la santé physique et mentale des individus et sur leurs performances. D’ailleurs, à l’université de Bordeaux, nous préférons employer le terme de QVST, avec le S de Santé. Malgré tout, certains facteurs peuvent dégrader cette QVST, à l’instar d’un contexte de tension relatif à une réduction de budget, un calendrier de réformes un peu serré ou une fin d’année chargée… La gouvernance a bien pris en compte la complexité de la situation et fait en sorte d’agir sur les déterminants, c’est-à-dire adapter le travail et l’environnement aux personnes plutôt que l’inverse.

Bernard Muller : L’université de Bordeaux s’est clairement engagée à faire progresser le bien-être de tous les membres de sa communauté, étudiants et personnels. Cette démarche s’inscrit dans les priorités du mandat du président Dean Lewis. 
À ce titre, nous allons être la première université française à signer la charte de l’Okanagan. Cette charte a été établie en 2015 sur le campus Okanagan de l’université de Colombie Britannique au Canada et constitue un guide pour les établissements d'enseignement supérieur qui partagent une mission commune : la santé et le bien-être des individus, des communautés et des milieux. En signant cette charte, l’université de Bordeaux s’engage à intégrer la santé dans tous les aspects de la culture de campus, à mener des actions et à établir des collaborations porteuses de changements pour promouvoir la santé à l’échelle locale, nationale et internationale

Qu’en est-il du projet Healthy Campus ? Quel est l’objectif de cette démarche ?

AG : La démarche Healthy Campus répond totalement à ces enjeux. Elle vise à construire un campus à forte identité « bien-être et santé durable », favorable à l’épanouissement, à la réussite étudiante et à l’accomplissement professionnel, au vivre et à l’agir ensemble, au sentiment d’appartenance et à l’attractivité. De nombreuses actions et initiatives sont déjà en cours depuis plusieurs années. Il s’agit aujourd’hui de les valoriser, de leur donner un cadre, d’y apporter davantage de cohérence et de transversalité et de construire un plan d’action cohérent adapté aux enjeux actuels et futurs. Pour initier et appuyer cette démarche, l’établissement s’est livré à un exercice d’état des lieux et d’autoévaluation qui a mobilisé de nombreux acteurs. Le premier constat qui ressort de ce travail est l’ampleur des changements apportés au cours des cinq dernières années.

BM : La crise sanitaire et plus récemment la précarité étudiante ont révélé l’importance de faire du bien-être une priorité dans les politiques en matière de vie étudiante. Le bien-être à l’étude est incontestablement un facteur de réussite. L’université de Bordeaux en a pris conscience et a déclenché une dynamique tant auprès des étudiants que des personnels. Coté étudiant, la mise en place de la contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC) a été un levier particulièrement important. Nous avons franchi une autre étape en décloisonnant les enjeux concernant les personnels et ceux relatifs aux étudiants. Ce sont souvent les mêmes. Nous nourrissons tous le même sentiment d’appartenance sur des thématiques communes.

AG : Ce constat permet de mettre de la cohérence, de prioriser les actions et de créer des approches transverses entre les pôles administratifs, de valoriser les actions menées par nos collègues dans les composantes et ce quel que soit leur statut. Il s’agit aussi sur ces bases, d’alimenter le dialogue social et de mettre en discussion nos priorités au sein des instances de l’université (CSA, CDS, etc.).  Nous avons commencé à travailler sur ce sujet début 2023. Construire Healthy Campus nous permet de structurer des actions et de financer des projets prioritaires en termes de qualité de vie au travail et à l’étude pour l’université de Bordeaux.

À partir de ce constat, quels sont les axes de travail identifiés ?

AG : Pour atteindre l’objectif d’une culture commune Healthy Campus, quatre axes ont été identifiés comme prioritaires. Chacun de ces axes concerne aussi bien les étudiants que les personnels. Il s’agit de travailler sur l’accueil des communautés (étudiants et personnels), sur la mise en mouvement et la lutte contre la sédentarité, sur la prévention primaire des atteintes à la santé mentale et physique et enfin sur la conception et l’environnement des situations de travail et d’étude, de même que sur les questions d’organisation et d’outils numériques. Des pistes d’actions sont d’ores et déjà proposées pour la période 2024-2030. L’ambition clairement affichée est de faire du bien-être et de la santé une priorité au sein des politiques de l’établissement dans les années à venir, intégrée de manière durable dans la trajectoire de l’établissement.

BM : Concernant les étudiants, les sujets qui nous préoccupent particulièrement sont la santé mentale et la sédentarité. L’environnement d’étude s’est enrichi, avec notamment l’ouverture du pôle de vie Carreire et prochainement de Station Marne avec des salles de sport et de convivialité permettant de cultiver la proximité, le vivre ensemble et l’esprit campus. Nous allons également mettre en place une expérimentation « sport santé » afin de favoriser la pratique d’activités physiques adaptées pour les étudiants, à l’instar du projet « université active » pour les personnels. Être physiquement actif, on le sait, participe à une bonne santé et un mieux-être général. À cet égard, nous travaillons actuellement sur un schéma directeur du sport qui sera finalisé d’ici la fin d’année.

AG : J’ajoute que le bilan de l’expérimentation du concept « université active » déployé cet hiver à Talence est très positif. Il sera transposé sur le campus d’Agen et au sein du département Sciences biologiques et médicales (SBM) à Carreire à l’automne. Des actions sur la valorisation des métiers d’accueil sont également lancées et se déploieront en 2024/25.
Nous sommes tous en ordre de marche pour intégrer les enjeux de santé et de bien-être en transversalité dans toutes les actions de l’établissement et pour agir ensemble sur les déterminants. Les quatre priorités de Healthy Campus répondent à ces enjeux.

 

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