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Mise à jour le : 27/09/2022
Des nouvelles images de l’espace interstellaire ont été captées par le télescope James Webb, lancé le 25 décembre 2021. Grâce à une étude internationale menée par des scientifiques canadiens et français, dont certains de l’Institut des sciences moléculaires (ISM) à Bordeaux, la pouponnière d’étoiles de la nébuleuse d’Orion commence à livrer ses secrets.
L’observation de la nébuleuse d’Orion par le télescope James Webb a permis la collecte de données sur la composition chimique de ces nuages de poussières. Ce sont ces données qui intéressent des scientifiques bordelais de l’Institut des sciences moléculaires (ISM - CNRS, Bordeaux INP et université de Bordeaux). Parmi ceux impliqués dans le programme prioritaire d’observation de James Webb, Joëlle Mascetti, directrice de recherche CNRS. Elle s’intéresse tout particulièrement à la chimie des nuages moléculaires présents dans la nébuleuse d’Orion.
Pour comprendre ma spécialité, il faut évoquer la formation des étoiles. A la fin de leur cycle de vie, les étoiles éjectent tous les éléments chimiques qui la composent. Progressivement, des nuages diffus, puis des nuages denses de gaz et de poussières se forment. Par effet de gravitation, ces nuages s’effondrent en embryons stellaires et deviennent de plus en plus massifs jusqu’à former la prochaine étoile. Ces nuages à l’origine de la naissance des étoiles sont extrêmement froids, avec des températures de l’ordre de 10 à 50 Kelvin (soit -263 à -223℃). Ils sont également opaques, ce qui ne permet pas une observation optimale avec la lumière visible. C’est là que les performances du télescope James Webb interviennent. Il est capable d’observer la lumière infrarouge du milieu interstellaire et ainsi atteindre le cœur de la nébuleuse, là où les molécules et les poussières peuvent survivre aux rayonnements intenses. La présence de plus de 200 molécules a été mise en évidence dans le milieu interstellaire. Parmi elles, des molécules organiques complexes qui peuvent avoir joué un rôle dans l’origine de la vie. Il est donc important leurs mécanismes de formation et d’évolution. C’est ce qu’on appelle l’astrochimie.
« Toute la mise en place du télescope James Webb est impressionnante ! Que ce soit sa conception, ses performances, sa mise en orbite, ou les données qu’on en retire, avec autant de circonstances positives : cela relève presque du miracle ! »
En tant que spectroscopiste et astro-chimiste, mon objectif principal est de comprendre comment certaines molécules organiques se forment et évoluent dans les nuages moléculaires denses.
Je m’intéresse particulièrement à un type de molécule : les PAH - Polycyclic aromatic hydrocarbon, détectés grâce à leur émission infrarouge. Ils pourraient représenter jusqu’à 20% du carbone présent dans le milieu interstellaire. Ces molécules sont déjà connues sur Terre. Pour mieux les comprendre, nous souhaitons les observer en laboratoire. Pour cela, il est nécessaire de rétablir les conditions physiques de l’espace interstellaire et utiliser un substrat solide (grains carbonés ou glace d’eau) : ce sont des glaces interstellaires.
Je mets en place ces expériences en laboratoire en reproduisant les conditions de pression (ultra vide) et de température (10-50K) de l’espace interstellaire. Toutes ces conditions sont réunies dans un cryostat, comparable à un « super-réfrigérateur ». Ensuite, j’étudie l’évolution des molécules PAH piégées sur la glace en leur appliquant une perturbation extérieure : une irradiation ultraviolette. Tout au long de l’expérience, j’enregistre les spectres infrarouge et UV-visible : cela me permet de comprendre l’évolution des liaisons qui se brisent ou se forment et d’identifier les produits de réaction (fragmentation, oxydation, …). Les spectres obtenus en laboratoire seront ensuite comparés avec ceux obtenus en conditions réelles par le télescope spatial ou sur Terre.
Située dans la constellation d'Orion, à 1350 années-lumière de la Terre, la nébuleuse du même nom est une zone riche en matière où se forment beaucoup d’étoiles. Il s’agirait d’un environnement similaire à celui où est né le Système solaire il y a plus de 4,5 milliards d'années : l’étudier permet ainsi de mieux comprendre les conditions y régnant. Le cœur des pouponnières d’étoiles, comme la nébuleuse d'Orion, est obscurci par de grandes quantités de poussières. Impossible de l’observer en lumière visible avec des télescopes comme Hubble. Le télescope James Webb observe la lumière infrarouge du cosmos, et permet ainsi de voir à travers ces couches de poussières. Il lève enfin le voile sur ce qu’il se passe dans les profondeurs de la nébuleuse, et d’étudier avec précision les spectres des molécules organiques qui s’y trouvent.
Source : CNRS
Nous avons montré que les réactions de photo-oxydation1 des PAH piégés dans glaces interstellaires se passent à faible énergie, ce qui correspond bien aux conditions du cœur des nuages interstellaires, visibles sur les clichés du télescope James Webb. Ce sont des données qui vont permettre une amélioration des modèles d’astrochimie. Ces modélisations sont nécessaires puisque l’observation en direct de ces nuages n’est aujourd’hui pas possible. Les données produites dernièrement par le télescope James Webb devraient arriver en fin d’année et permettront de les comparer avec les résultats obtenus en laboratoire. Comme l’environnement de la nébuleuse d’Orion est similaire à celui où est né notre système solaire, cette mission apporte des données sur la création de notre propre système.
1La photo-oxydation est la dégradation de la surface d'une molécule soumise à un rayonnement lumineux, en présence d'oxygène ou d'ozone.
Lancé dans l'espace fin 2021 et opérationnel depuis juillet, le télescope James Webb a déjà révélé en quelques semaines un grand nombre d'images étudiées par les scientifiques du monde entier. Jérémy Leconte du Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux (LAB – CNRS, université de Bordeaux) a participé à des recherches publiées dans Nature en août sur la première détection de dioxyde de carbone dans l'atmosphère d'une exoplanète.
Directrice de recherche CNRS
joelle.mascetti%40u-bordeaux.fr
Chargée de communication scientifique
lou.deny%40u-bordeaux.fr